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Conférence : L'impact de l'hypersexualisation sur les adolescent.e.s

⚖️ L’AsEED Sorbonne t’invite à une table ronde le 10 mars 2021 à 18h30, en live sur YouTube. 🗣 La visio-conférence abordera « L’impact de l’hypersexualisation sur les adolescent.e.s » 

Aujourd’hui encore, les jeunes de notre société sont confrontées à des caricatures de « la femme idéale » relayées notamment par le cinéma, les réseaux sociaux, et la publicité. Cette conférence va ainsi permettre de nous sensibiliser à ce phénomène, et nous alerter sur les dangers de l’hypersexualisation. 

Si ce sujet suscite ton intérêt, que tu aimerais le connaître davantage, et poser des questions, n’hésite pas à y participer !

Interviews

Les mouvements Féministes

Women's lib

Women’s liberation movement  est un mouvement féministe prenant place dans le paysage dans les années 60 aux états unis. Les femmes adhérant à ce mouvement réclament une réelle égalité des droits avec les hommes et contestent toutes les formes de sexisme dont les femmes sont victimes. 

Ce mouvement est issu principalement de la lutte antiesclavagiste, la lutte anti-raciale sert alors d’exemple et d’inspiration aux nouvelles féministes. Ces nouvelles féministes, pour construire leur revendication s’inspirent librement de  cette lutte en créant notamment la notion de sexisme par analogie au racisme. 

Aux états unis, des dizaines de groupes apparaissent défendant la cause des femmes à travers des manifestations, dans la continuité et en s’inspirant librement des manifestations contre la guerre du Vietnam et de la contestation étudiante. En 1967, les premiers groupes de libération des femmes se sont formées dans les grandes villes comme New York ou Chicago. 

Le mouvement Women’s lib américain a inspiré les féministes françaises qui ont crées par la suite le mouvement de libération des femmes en france.

Aujourd’hui, le mouvement Women’s lib est incarné par plusieurs organisations comme la National Organization for Women.



Indian’s Indian Association

Comme leurs homologues féministes du monde entier, les féministes en Inde recherchent l’égalité des sexes : le droit de travailler pour un salaire égal, le droit à un accès égal à la santé et à l’éducation et des droits politiques égaux. Les féministes indiennes ont également lutté contre des problèmes spécifiques à la culture au sein de la société patriarcale indienne, telles que les lois sur les successions. 

La particularité de l’Inde est qu’il s’agit d’un pays abritant l’une des sociétés les plus patriarcales, où les différences sociales et de genre sont encore très présentes, voire inscrites dans la loi… En effet, le sous-continent est divisé par un système de castes. Les castes sont des divisions de la société indienne en groupes héréditaires, endogames (ne peuvent se marier qu’entre eux) et hiérarchisés. Les castes trouvent leur origine dans l’hindouisme mais touchent toute la société indienne. Certains auteurs considèrent que la colonisation britannique de l’Inde a joué un rôle majeur dans la rigidité du système des castes.

L’article 15 de la Constitution de l’Inde interdit les discriminations fondées sur les castes, mais celles-ci continuent de jouer un rôle majeur dans la société contemporaine. Certaines catégories bénéficient par exemple d’une politique de quotas dans la représentation politique, la fonction publique, l’éducation… 

Dans la tradition Hindoue, les castes sont au nombre de quatre : 

  • Les Brahmanes (prêtres)
  • Les Kshatriyas (guerriers) 
  • Les Vaishyas (commerçants) 
  • Les Shudras (travailleurs manuels) 

A ces quatre castes s’ajoutent les Dalits (hors-castes ou Intouchables) qui représentent un cinquième de la population, soit plus de 200 millions de personnes. 

Dans la pratique, le système des castes s’est en fait moulé dans les structures politiques démocratiques des lendemains de l’indépendance (1947) selon des modalités échappant aux simplifications hâtives. Au-delà des quatre grandes Varna du système brahmanique et des hors castes, c’est à travers une nébuleuse de 4 ou 5 000 « jâtis » (communautés de référence) que fonctionne la société indienne selon un modèle complexe. 

L’histoire du féminisme en Inde peut être divisée en trois phases : 

– La première débute au milieu du XIXe siècle lorsque les réformistes effectuent des améliorations dans l’éducation et les coutumes impliquant les femmes 

– La deuxième dure de 1915 à l’Indépendance lorsque Gandhi intègre les mouvements de femmes dans le mouvement Quit India et que des organisations de femmes indépendantes commencent à émerger 

– La troisième phase, après l’indépendance, s’est concentrée sur le traitement équitable des femmes dans leur foyer après mariage, sur le marché du travail et le droit à la parité politique.

Dans les années 1980, lorsque l’État commande un rapport sur la condition des femmes à un groupe de chercheuses et activistes féministes, le rapport reconnaît que dans le pays les femmes sont opprimées dans un système de hiérarchies structurelles et d’injustices. Pendant cette période, les féministes indiennes sont influencées par les débats occidentaux menés sur la violence contre les femmes mais les différences historiques et sociales nécessitent de suivre une voie adaptée à la région3. Elles appellent à l’éducation et à l’égalité des droits, mais elles adaptent leur appel aux problèmes et préoccupations locaux, tels que la violence contre les femmes liée à la dot, Sati ou l’avortement sexuel sélectif. 

Malgré les progrès réalisés par les mouvements féministes indiens, les femmes vivant dans l’Inde moderne sont toujours confrontées à de nombreux problèmes de discrimination. La culture patriarcale de l’Inde complique le processus d’obtention des droits de propriété foncière et d’accès à l’éducation. Au cours des deux dernières décennies, une tendance à l’avortement sélectif selon le sexe a également émergé. Comme en Occident, les mouvements féministes sont critiqués pour leur efforts trop concentrés sur les femmes déjà privilégiées et pour avoir négligé les besoins et la représentation des femmes pauvres ou de castes inférieures. Cela a conduit à la création d’organisations et de mouvements féministes propres à chaque caste. 

Si le pays a du mal à voir éclore des mouvements féministes d’ampleur du fait de la répression et de la mauvaise transmission de l’information, il existe malgré tout des icônes féministes indiennes qui contribuent à un essor de la jeunesse féminine, notamment dans le milieu de la recherche ou encore dans les affaires. Parmi elles :

– Savitribai Phule (1831–1897) – une des premières féministes indiennes. Elle crée la première école pour fille du sous-continent. 

– Tarabai Shinde (1850–1910) – activiste qui écrivit ce qui est considéré le premier texte féministe indien : Stri Purush Tulana. – Kamini Roy (1864–1933) – poète, suffragette et première femme diplômée avec mention en Inde 

– Prem Chowdhry – féministe et chercheuse. – Vandana Shiva – environnementaliste et leader du mouvement écoféministe. 

Comme en Chine, la surpopulation menace la stabilité démographique indienne. Ainsi, il est « malvenu » d’avoir une fille, qui peuvent, dans les milieux les plus traditionnels et défavorisés, être considérées comme des malédictions, en ce qu’elles rapportent moins au foyer familial. Elles sont alors « utilisées » pour des mariages arrangés, souvent dans un but économique, et la majorité d’entre elles ne connaîtra jamais l’éducation, l’accès aux soins, ou la liberté.

Les foulards verts

Le foulard vert, omniprésent à Buenos Aires, est le symbole du combat pour le droit à l’avortement en Argentine. Les ONG estiment qu’il y a 500 000 avortements clandestins par an. En Argentine l’avortement est la troisième cause de mortalité chez les femmes, le droit pour elles de décider si elles veulent ou non enfanter est un droit vital et fondamental. Cette campagne nationale rappelle que, bien qu’illégal, l’avortement se pratique. Ce sont les milliers d’avortements clandestins qui chaque année coûtent la vie à plus de 47 000 femmes dans le monde. Les députés avaient adopté en 2018 un texte en faveur de l’avortement, mais rejeté par le Sénat.

Le foulards vert a été créé en 2003 suite à la treizième rencontre nationale des femmes pour la question de l’avortement mais ce n’est qu’en 2018 qu’il s’est popularisé après le mouvement féministe NiUnaMenos (Pas une de moins) pour lutter contre les violences fates aux femmes et pour l’égalité salariale homme-femme. Le symbole est inspiré des Mères de la place de Mai, l’association des mères argentines dont les enfants ont disparu assassinés pendant la dictature. A contrario, les anti-avortement ont créé un foulard bleu ciel « en faveur des deux vies ».

Si les femmes sont majoritairement représentées, les hommes (des pères ayant perdu leur fille) se déplacent aussi en nombre. Les mouvements d’indignation surviennent après une série de féminicides, relayés par les médias argentins. Un grand nombre de femmes argentines pensent que la société de leur Etat est gangrenée par des comportements machistes où la femme est considérée comme un objet.

« Nous, les féministes, nous voulions une marque distinctive qui nous permette de nous reconnaître et associer cette lutte aux droits de l’homme, l’avortement comme un droit de l’homme des femmes » (Victoria Tesoriero, membre de la campagne pour le droit à l’avortement pour le droit à l’avortement en sécurité, légale et gratuit). « C’est impressionnant la quantité de foulards dans la rue, il y a comme une prise de conscience pour la défense de nos droits et une plus grande solidarité » (Angeles Justo, étudiante).

Le projet de loi pour légalisé l’avortement a bien été adopté au milieu du mois de juin et le vote deviendra définitif le 8 aout lors de l’adoption de celui-ci par le Sénat. Le texte de dépénalisation et de légalisation de l’avortement fixe à 14 semaines le délai de recourir à une IVG sur simple demande. Cependant, l’avortement n’est autorisé qu’en cas de danger pour la santé de la femme, de malformation du fœtus et de viol et de plus, la loi serait mal ou rarement appliquée.

A Paris, le rassemblement a réuni près de 250 personnes ainsi qu’un grand nombre de collectifs et associations venus soutenir le projet de loi légalisant l’IVG en Argentine. A Toulouse, devant le capitole une soixantaine de personne se sont réunies pour soutenir la campagne nationale pour le droit à l’avortement gratuit et sans risque. Une batucada et des chants militants ont animé le rassemblement avant qu’une militante argentine et une travailleuse de la santé syndiquée chez SUD ainsi que le collectif Du Pain et des Roses prennent la parole.

Cependant, malgré des avancées comme celle de la légalisation de l’avortement en Irlande, l’IVG est régulièrement remise en cause en Italien en Espagne ou en Pologne. En signe de protestation contre la quasi-interdiction de l’avortement dans leur pays, des polonaises portent le foulard vert, symbole victorieux des Argentines pour la légalisation de l’IVG. Un arrêt voulu par la droite catholique a quasiment interdit l’avortement en Pologne.

Mouvement/lutte contre les mutilations génitales au Soudan :

La République du Soudan est un pays situé en Afrique, bordé par l’Egypte au nord. Historiquement, malgré le patriarcat les femmes soudanaises ont été très actives dans la société. En 2019, leur participation en première ligne dans les révoltes contre l’ex-président Omar-el-Béchir a suscité l’attention médiatique. Il s’agissait d’un régime totalitaire qui réprimait les femmes, alors qu’elles avaient déjà un rôle important dans la société soudanaise, et l’étudiante Alaa Salah est devenue le symbole de la révolution. A partir de ce moment-là une loi sur « l’ordre moral et public » est abrogée, ce qui permet aux femmes de porter des pantalons et de faire la fête.

La chute du gouvernement d’el-Béchir a permis aux femmes soudanaises de marquer une autre grande victoire – depuis mai 2020 les mutilations génitales féminines (MGF) ont été criminalisées. Elles étaient une pratique commune, touchaient environ 87% des femmes soudanaises et provoquaient souvent des infections urinaires et gynécologiques, sans apporter aucun bénéfice pour la santé. Selon l’OMS, le coût du traitement des complications qui découlent des MGF dans les pays où elle est le plus répandue s’élève à 1,4 milliard de dollars par an. Aujourd’hui, les MGF subsistent dans 31 pays, dont la plupart se trouvent en Afrique, mais elles sont pratiquées aussi dans certains coins de l’Asie et dans des tribus d’Amérique latine.